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Rencontre avec Mme Judith Enaw, ancienne Présidente du RAOB

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Journée Mondiale de l'Afrique, célèbre la création de l'Union Africaine, une organisation continentale créé après les indépendances, dont l'objectif est aujourd'hui de promouvoir l’unité et la solidarité entre les États africains, en vue de renforcer, entre autres, la coopération pour le développement.

Afin de comprendre le rôle de la coopération à l'échelle des organismes de bassins africains, nous avons donné la parole à Judith Efundem Agbor Enwaw, secrétaire générale de la CICOS et ancienne présidente du Réseau Africain des Organismes de Bassins, un partenaire central pour le RIOB.

 

1) La Journée Mondiale de l'Afrique, prévue le 25 mai, commémore la création de l'Union Africaine, qui a marqué l'indépendance et le développement de la coopération entre états africains. Comment la création du RAOB a permis et permet toujours aujourd'hui de renforcer un cadre de coopération au sein de l'Union Africaine?

D’abord, je pense qu’il faut bien comprendre la vision derrière la création du RAOB : c’est le désir de coopérer autour de l’eau, une ressource indispensable à la vie humaine. Il faut savoir qu’au sein de l’Union Africaine, il y a beaucoup des Commissions techniques qui échangent sur plusieurs problématiques dont l’African Ministers’ Council of Water (AMCOW), le Conseil des Ministres en charge de l’eau composé des Etats membres, et qui porte, en vue de sa réalisation, la vision de  l’UA sur l’eau. 

C’est sur recommandation forte de cette instance que le RAOB a été créé, avec pour objectif principal de rassembler les acteurs de l’eau au sein d’une seule plateforme où les Ministres peuvent disposer d’interlocuteurs spécialisés, avec des connaissances pointues sur la gestion des ressources en eau et, plus spécifiquement, la gestion des eaux partagées. Le RAOB est un réel organe technique de l’AMCOW, indispensable pour la mise en œuvre et l’atteinte des objectifs de l’Agenda 2025 et la Vision 2063 de l’Union Africaine sur l’eau.

Le RAOB n’est pas un outil politique, il a surtout une vocation consultative, afin de soutenir ses membres pour améliorer la gouvernance de l’eau. Nous priorisons nos activités sur l’échange d’expériences, le partage des connaissances et  l’appui institutionnel afin de permettre a tous les membres une meilleure adaptation aux enjeux et défis liées à la gestion durable de la ressource. A travers une collaboration horizontale et verticale, le RAOB offre ainsi à ses membres une possibilité de renforcer la coopération inter-étatique au sein de l’Union Africaine.

2) En quoi la coopération pour la gestion des ressources en eau à l'échelle des bassins est-elle essentielle pour faire face aux défis de l'eau actuels et à venir sur le continent africain?

La coopération entre les acteurs de l’eau au niveau national, des bassins transfrontaliers et inter-bassins est une garantie pour la gestion durable des ressources en eau. Bien qu’il y ait des défis communs à l’échelle de l’Afrique, ils peuvent varier en fonction de la situation géographique des bassins. Alors que la sècheresse et la rareté de la ressource peuvent être des problématiques majeures pour les bassins d’Afrique Australe, à l’échelle du bassin du Congo, par exemple, les défis restent centrés non pas sur la rareté de l'eau, mais plutôt sur la transformation de cette ressource en un véritable outil de développement économique, d’intégration et de cohésion sociale. En tant que réseau, nous essayons, à travers l'échange d'expérience de construire des relations fortes entre des organismes de bassins et de promouvoir la coopération bilatérale entre ces bassins, afin qu'ils soient en mesure de répondre efficacement à la diversité des besoins.  A titre d’exemple, la Commission Internationale du Bassin du Congo-Oubangui-Sangha (CICOS) a développé des outils et des activités liés à la promotion de la navigation. Il y a quelques années, la CICOS avait débuté un pourparler avec l’Organisation pour la  Mise en Valeur du fleuve Sénégal afin qu’il puisse bénéficier de cette expérience à leur échelle.

Le suivi de la ressource en eau, la connaissance et la récolte des données sur l’eau sont d’autres défis auxquels les organismes de bassins sont confrontés. A travers la coopération, une majorité d’entre eux a ainsi développé des outils qui améliorent la mobilisation et l’allocation optimale  des ressources transfrontalière et des usages. La collecte et le partage des données ont également été renforcés, ce qui permet aujourd’hui de favoriser de meilleures  prises de décisions pour une gestion optimale de la ressource.

 3) Comment le partenariat entre le RAOB et le RIOB participe-t-il au renforcement des mécanismes de coopération entre organismes de bassins africains? Quelles perspectives envisagez-vous pour l'avenir?

Notre intégration dans le Réseau International des Organismes de Bassins est essentielle car elle nous permet de nouer des relations avec les réseaux  régionaux affiliés au RIOB (REBOB, EURO-RIOB, CEE NBO etc). Vous savez personne ne peut faire « chemin tout seul » quand il est question de gouvernance de l’eau à l’échelle des ressources en eau transfrontalières. C’est en travaillant ensemble que l’on pourra parvenir à une gestion optimale de la ressource en eau à échelle mondiale.